Résumé

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        Juin 1940

Le contexte historique de la création des Chantiers de la Jeunesse Française

La débâcle de 1940 avait dispersé, au sud de la Loire, les jeunes soldats appelés les 8 et 9 juin et qui, faute d’une instruction les rendant aptes au combat, n’avaient pu que se replier devant l’avance allemande.

“Ils devaient être démobilisés.”

Ils devaient, suivant les conventions d’armistice, être démobilisés, alors qu’il était impossible, pour beaucoup, de retourner dans leur foyer.

C’est pour trouver une solution à leur situation qu’ont été créés les Groupements de Jeunesse, (décret du 31.07.1940) – Journal Officiel de la République Française n°188 (01.08.1940).

Le regroupement de ces hommes donna au Général de la Porte du Theil, qui en fut chargé, l’idée d’établir en zone libre et en Afrique du Nord – dont l’administration échappait aux autorités allemandes – un service civil national de conscription, d’une durée de huit mois, dont l’objectif était de donner à tous les jeunes Français un complément de formation physique, professionnelle, civique et morale, qui puisse leur permettre, le moment venu, de prendre rapidement une place dans l’armée.
Les Groupements de 1940 deviennent de par la loi du 18.01.1941 les Chantiers de la Jeunesse Française.

Le regroupement de ces hommes donna au Général de la Porte du Theil, l’idée d’établir en zone libre et en Afrique du Nord

« Cinquante deux groupements, d’environ 2000 hommes chacun »

Le Commissariat Général des Chantiers, sis à Châtelguyon (Puy de Dôme), supervisait cinquante deux groupements, d’environ 2000 hommes chacun, répartis en 6 provinces:
Alpes-Jura, Auvergne, Languedoc, Provence, Pyrénées-Gascogne, Afrique du Nord.

Encadrés par des jeunes officiers d’active et de réserve volontaires, puis par des chefs formés dans les écoles de Cadres régionales, les jeunes recevaient au sein de groupes

implantés dans la nature, une formation fondée sur les principes retenus par le Général De la Porte Du Theil : entraînement physique, travaux d’utilité générale (travaux forestiers et agricoles, entretien de routes et de canaux) une instruction professionnelle de base (menuiserie, ferronnerie, électricité…).

Les jeunes étaient formés pour devenir des citoyens à part entière, dévoués au bien commun

Des causeries d’instruction civique étaient largement dispensées. Des activités culturelles étaient encouragées (chant choral, théâtre, histoire régionale). Les jeunes étaient formés pour devenir des citoyens à part entière, dévoués au bien commun. A la fin de leur service, les jeunes étaient invités à rejoindre l’Association des Anciens des Chantiers (A.D.A.C.) qui les encourageait à prendre des responsabilités, et qui joua un rôle d’administration des réserves.

“le gouvernement provisoire de la République a reconnu que les cadres des Chantiers ont pris, dans leur ensemble, une part active à la Résistance, soit dans l’exercice de leur fonction, soit dans les maquis.”

Après le débarquement allié de novembre 1942 en Afrique du Nord, les jeunes de ces territoires qui accomplissaient leur service actif ou étaient, grâce à l’A.D.A.C. inscrits dans les réserves, furent rapidement incorporés à l’armée d’Afrique et participèrent glorieusement aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne.
En France, l’arrestation par la Gestapo du Général De la Porte du Theil, le 04.01.1944, son internement en Bavière et la déportation de ses principaux collaborateurs, en désorganisant partiellement l’Institution, n’a pas permis aux unités des Chantiers, sauf exceptions (bataillon de Guyenne, Corps Franc Pommiès, bataillon Tollon), de rejoindre, lors ou après le débarquement des alliés, l’armée Française en unités constituées.
Mais très nombreux furent ceux qui, selon les possibilités, rejoignirent les maquis puis l’armée. En Allemagne, des anciens, contraints au Service du Travail Obligatoire, participèrent (sous les ordres de chefs volontaires) aux résistances locales.

Par ordonnance du 13.12.1944, le gouvernement provisoire de la République a reconnu que les cadres des Chantiers ont pris, dans leur ensemble, une part active à la Résistance, soit dans l’exercice de leur fonction, soit dans les maquis. Par ordonnance du 01.10.1945, il a constaté la part active prise dans la libération du territoire par les chefs et jeunes formés dans les Chantiers de Jeunesse, dont la dissolution a été imposée par l’ennemi, et a décidé que le service accompli dans les Chantiers de Jeunesse est validé comme temps de service militaire actif.

“Nombreux sont ceux qui trouvèrent aux Chantiers le tremplin pour leur future profession.”